Article sur Philippe "ska" Laumord (24/10/06)

Philippe Laumord a pris ses responsabilités (24/10/2006)



Photo cor. NR, S. Fournier
Toute la hargne de Philippe Laumord.



On l'aura vu partout : en défense, en attaque, à la périphérie ou sous le panier. Avec 17 points au compteur, ce qui en a fait le meilleur marqueur tourangeau de la partie, plus de nombreuses interceptions et quelques précieux rebonds, Philippe Laumord a pris une part prépondérante dans la victoire du PLLL contre Hagetmau. « Mon véritable poste, c'est deuxième arrière ou ailier, mais je n'hésite pas à aller me battre à l'intérieur pour provoquer des fautes si cela est nécessaire », explique-t-il. Ce qui n'est pas sans risque : le derby tourangeau de la semaine précédente lui a laissé cinq points de suture à la pommette et ce samedi, il a terminé la partie sur une jambe par la faute d'une grosse « béquille ».En l'occurrence, il a assumé des responsabilités supplémentaires en l'absence de Ladine et Gauduin, tous deux blessés. Avec pour récompense le premier succès de la saison du patro du quartier Lamartine. « Nous avons gagné dans la douleur mais nous n'avons jamais paniqué, analyse Philippe. Finalement, perdre cinq fois de peu, cela forge le caractère. Et cette fois-ci, nous avons tenu bon. » Reste désormais à faire fructifier ce petit capital chèrement acquis pour quitter au plus vite la zone dangereuse du classement. « Nous avons les moyens de nous maintenir », affirme Laumord, dont l'expérience sera un atout précieux sur un chemin semé d'embûches.

La connexion antillaise

Et dire qu'il avait décidé de prendre sa retraite sportive ! Il est vrai qu'il a consacré une bonne partie de sa vie à la balle orange. Originaire de Sarcelles, en région parisienne, où sa famille d'origine guadeloupéenne s'était installée, il a notamment joué à Niort, sous la direction de Sylvain Froidefond, et connu une formidable ascension de l'excellence régionale à la Nationale 2. Il a ensuite mis le cap sur Châtellerault où il a passé une saison en N2 et deux autres en N3, avec pour entraîneur un certain Marc Bouderlique. « Cela m'a permis de côtoyer Mickaël Brooks, ce qui restera comme un grand souvenir », signale-t-il.Sans club après le dépôt de bilan du club châtelleraudais, il a raccroché les baskets la saison passée – ce qui lui vaut d'être considéré comme non muté aujourd'hui – pour se consacrer à son travail (il est chauffeur de poids lourds), à son épouse Claire ainsi qu'à leurs trois filles âgées de 15 mois à 9 ans, Lou-Anne, Anna-May et Anamé. Et puis…« Et puis Marc est venu me demander si j'avais envie de tenter l'aventure avec le P3L, raconte-t-il. Le défi m'a plu et j'ai accepté. Comme je sortais d'une année sabbatique, les débuts ont été difficiles, surtout par la faute d'un claquage aux adducteurs. Maintenant, tout va bien. J'ai été bien intégré dans un club qui compte plusieurs joueurs originaires des Antilles ou de Guyane. L'ambiance est super et nous sommes restés soudés dans la difficulté. » De quoi lui donner déjà l'envie de prolonger son bail ? « Je me suis engagé pour une saison et on fera le point à la fin du championnat, conclut-il. Ce qui compte surtout, dans l'immédiat, c'est de continuer à gagner des matchs ! »

C.G